Une classe ne se tient pas sage toute seule
Exposition
Artistes :
Arnaud Adami, Brodette, Wan Ting Fu, Pierre Grandclaude, Étienne Meignant et Grégoire Messeri
Du 24 juin au 10 juillet,
Du 19 août au 26 septembre 2020
du lundi au vendredi de 15h à 19h
Du 19 août au 26 septembre 2020
du lundi au vendredi de 15h à 19h
Dans une vidéo qui a fait l’actualité en décembre 2018, on entendait un policier proclamer : « Voilà une classe qui se tient sage ! ». Il filmait alors avec son téléphone portable un groupe de 150 lycéen·ne·s qui avaient été interpellé·e·s à Mantes-la-Jolie après avoir pris part au blocage de leur lycée.
Mais en pratique une classe ne SE tient pas sage. ON la tient sage. Reformuler les choses ainsi, c’est une façon de conjurer l’abstraction derrière laquelle le pouvoir tend à se dissimuler.
Car qu’il s’agisse de l’économie, de l’urbanisme, de la police, des emplois du temps, ou des lois, nous évoluons en permanence, et souvent sans les percevoir, au sein d’une multitude de dispositifs quasi-orthopédiques, conçus à la mesure de nos corps par des pouvoirs gestionnaires.
La discipline, l’autorité et le maintien de l’ordre sont donc des objets de réflexion qui occupent une place importante dans les recherches et les pratiques des artistes rassemblés dans cette exposition. En résulte l’omniprésence de la forme du corps dans les œuvres mises ici en perspective, même quand ce corps n’y est évoqué qu’en creux.
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Mais en pratique une classe ne SE tient pas sage. ON la tient sage. Reformuler les choses ainsi, c’est une façon de conjurer l’abstraction derrière laquelle le pouvoir tend à se dissimuler.
Car qu’il s’agisse de l’économie, de l’urbanisme, de la police, des emplois du temps, ou des lois, nous évoluons en permanence, et souvent sans les percevoir, au sein d’une multitude de dispositifs quasi-orthopédiques, conçus à la mesure de nos corps par des pouvoirs gestionnaires.
La discipline, l’autorité et le maintien de l’ordre sont donc des objets de réflexion qui occupent une place importante dans les recherches et les pratiques des artistes rassemblés dans cette exposition. En résulte l’omniprésence de la forme du corps dans les œuvres mises ici en perspective, même quand ce corps n’y est évoqué qu’en creux.
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Co-production lycée Alain Fournier - Ensa Bourges Réalisé dans le cadre de l’appel à projets « Culture, Patrimoine et Tourisme » avec le soutien de la Région Centre-Val de Loire.
Une classe ne se tient pas sage toute seule
Annabelle Gugnon - Art Press, 14 septembre 2020
Lien vers la publication
Artistes :
Arnaud Adami, Brodette, Wan Ting Fu, Pierre Grandclaude, Étienne Meignant et Grégoire Messeri

How can I become a correct student in the correct school ? est une collection de scénettes dessinées que Wan Ting Fu tire de ses souvenirs d’adolescence lorsqu’elle était étudiante dans un lycée professionnel à Taïwan. Elle y dépeint avec humour une vie scolaire très stricte, organisée selon un emploi du temps surchargé et ponctuée de rituels nationalistes.
Événement lié :
Une classe ne se tient pas sage toute seule ( 2020 )Avec Comment s’asseoir correctement l'artiste brouille la frontière entre l’équipement orthopédique et l’instrument de torture, une manière de pointer du doigt la façon dont les procédés coercitifs se présentent généralement comme des mesures bienveillantes. Wan Ting Fu réalise une chaise à la taille d’un enfant, équipée d’une multitude d’attaches, de guides et de soutiens, qui servent à maintenir les membres de l’enfant qui y est installé dans une posture réglée mécaniquement.
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Une classe ne se tient pas sage toute seule ( 2020 )
Avec son diptyque intitulé Voilà une classe qui se tient sage, Pierre Grandclaude reprend non seulement les mots du policier, mais aussi dans une certaine mesure son point de vue. Ces deux dessins réalisés case par case selon une grille, et non pas comme une composition d’ensemble, sont des assemblages de plusieurs arrêts sur image extraits d’une vidéo filmée à titre personnel par un policier.
La simple existence de cette vidéo constitue une infraction au code de procédure pénale puisqu’elle montre entravés et menottés des individus qui ne font l’objet d’aucune condamnation. Se pose donc la question de ce qui peut motiver la captation et la mise en circulation décomplexée de telles images de soumission par leur auteur.
La simple existence de cette vidéo constitue une infraction au code de procédure pénale puisqu’elle montre entravés et menottés des individus qui ne font l’objet d’aucune condamnation. Se pose donc la question de ce qui peut motiver la captation et la mise en circulation décomplexée de telles images de soumission par leur auteur.
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Une classe ne se tient pas sage toute seule ( 2020 )
Réemployé, le marquoir, petit carré blanc, brodé de lettrages et de petites illustrations servant originellement à démontrer l’habileté d’une femme à la broderie, devient le support d’une mémoire féministe des lois. Des textes de lois qui codifient ou ont codifié les droits sexuels et reproductifs des femmes, leur droit à se vêtir, leurs droits civiques, ou encore leur droit à une rémunération égale à celle de leur collègues masculins sont brodés sur des napperons de récupération et tracent ainsi les contours d’une lutte déjà longue où sont en jeu aussi bien des attitudes sociales que des fonctions vitales.
Événement lié :
Une classe ne se tient pas sage toute seule ( 2020 )
Ces peintures d'Arnaud Adami entrent dans deux genres picturaux : le portrait et la nature morte.
Les portraits de travailleurs peints par Arnaud Adami nous donnent accès à une sphère quasi-intime. Ainsi, à l’opposé d’une redite d’une sorte de réalisme socialiste qui viserait à glorifier le travail et identifierait les travailleurs à leur travail, les portraits peints par Arnaud Adami nous montrent des individus qui pourraient tout à fait être reconnus par leurs proches. Seulement nous, nous ne les connaissons pas. Et les seuls éléments visuels auxquels nous pouvons nous raccrocher pour comprendre ces portraits ce sont les couleurs et le logo de l’entreprise pour laquelle ils travaillent. En l’occurrence : Deliveroo, entreprise phare de l’économie dite « ubérisée ».
Et c’est alors une lecture sociologique de ces peintures qui se propose à nous. L’omniprésence des couleurs de l’entreprise rend saisissant le paradoxe de cette forme de travail où il est désormais possible pour une entreprise de faire porter un uniforme à un travailleur sans en être légalement l’employeur.
Les portraits de travailleurs peints par Arnaud Adami nous donnent accès à une sphère quasi-intime. Ainsi, à l’opposé d’une redite d’une sorte de réalisme socialiste qui viserait à glorifier le travail et identifierait les travailleurs à leur travail, les portraits peints par Arnaud Adami nous montrent des individus qui pourraient tout à fait être reconnus par leurs proches. Seulement nous, nous ne les connaissons pas. Et les seuls éléments visuels auxquels nous pouvons nous raccrocher pour comprendre ces portraits ce sont les couleurs et le logo de l’entreprise pour laquelle ils travaillent. En l’occurrence : Deliveroo, entreprise phare de l’économie dite « ubérisée ».
Et c’est alors une lecture sociologique de ces peintures qui se propose à nous. L’omniprésence des couleurs de l’entreprise rend saisissant le paradoxe de cette forme de travail où il est désormais possible pour une entreprise de faire porter un uniforme à un travailleur sans en être légalement l’employeur.
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Une classe ne se tient pas sage toute seule ( 2020 )Ces peintures d'Arnaud Adami entrent dans deux genres picturaux : le portrait et la nature morte.
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Et c’est alors une lecture sociologique de ces peintures qui se propose à nous. L’omniprésence des couleurs de l’entreprise rend saisissant le paradoxe de cette forme de travail où il est désormais possible pour une entreprise de faire porter un uniforme à un travailleur sans en être légalement l’employeur.
Les portraits de travailleurs peints par Arnaud Adami nous donnent accès à une sphère quasi-intime. Ainsi, à l’opposé d’une redite d’une sorte de réalisme socialiste qui viserait à glorifier le travail et identifierait les travailleurs à leur travail, les portraits peints par Arnaud Adami nous montrent des individus qui pourraient tout à fait être reconnus par leurs proches. Seulement nous, nous ne les connaissons pas. Et les seuls éléments visuels auxquels nous pouvons nous raccrocher pour comprendre ces portraits ce sont les couleurs et le logo de l’entreprise pour laquelle ils travaillent. En l’occurrence : Deliveroo, entreprise phare de l’économie dite « ubérisée ».
Et c’est alors une lecture sociologique de ces peintures qui se propose à nous. L’omniprésence des couleurs de l’entreprise rend saisissant le paradoxe de cette forme de travail où il est désormais possible pour une entreprise de faire porter un uniforme à un travailleur sans en être légalement l’employeur.
Événement lié :
Une classe ne se tient pas sage toute seule ( 2020 )Ces peintures d'Arnaud Adami entrent dans deux genres picturaux : le portrait et la nature morte.
Les portraits de travailleurs peints par Arnaud Adami nous donnent accès à une sphère quasi-intime. Ainsi, à l’opposé d’une redite d’une sorte de réalisme socialiste qui viserait à glorifier le travail et identifierait les travailleurs à leur travail, les portraits peints par Arnaud Adami nous montrent des individus qui pourraient tout à fait être reconnus par leurs proches. Seulement nous, nous ne les connaissons pas. Et les seuls éléments visuels auxquels nous pouvons nous raccrocher pour comprendre ces portraits ce sont les couleurs et le logo de l’entreprise pour laquelle ils travaillent. En l’occurrence : Deliveroo, entreprise phare de l’économie dite « ubérisée ».
Et c’est alors une lecture sociologique de ces peintures qui se propose à nous. L’omniprésence des couleurs de l’entreprise rend saisissant le paradoxe de cette forme de travail où il est désormais possible pour une entreprise de faire porter un uniforme à un travailleur sans en être légalement l’employeur.
Les portraits de travailleurs peints par Arnaud Adami nous donnent accès à une sphère quasi-intime. Ainsi, à l’opposé d’une redite d’une sorte de réalisme socialiste qui viserait à glorifier le travail et identifierait les travailleurs à leur travail, les portraits peints par Arnaud Adami nous montrent des individus qui pourraient tout à fait être reconnus par leurs proches. Seulement nous, nous ne les connaissons pas. Et les seuls éléments visuels auxquels nous pouvons nous raccrocher pour comprendre ces portraits ce sont les couleurs et le logo de l’entreprise pour laquelle ils travaillent. En l’occurrence : Deliveroo, entreprise phare de l’économie dite « ubérisée ».
Et c’est alors une lecture sociologique de ces peintures qui se propose à nous. L’omniprésence des couleurs de l’entreprise rend saisissant le paradoxe de cette forme de travail où il est désormais possible pour une entreprise de faire porter un uniforme à un travailleur sans en être légalement l’employeur.
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Une classe ne se tient pas sage toute seule ( 2020 )Événement lié :
Une classe ne se tient pas sage toute seule ( 2020 )
Ces illustrations brodées reprennent des scènes de répression issues de l’actualité médiatique de l’année 2019. Leurs titres renvoient à la nomenclature adoptée par le mouvement dit des « Gilets Jaunes » : Acte 3 – Paris, Acte 4 – Paris, Acte 68 – Saint-Etienne.
La reprise a posteriori de ces images contribue à les extraire du flux médiatique dans lequel elles ont été noyées. Ces reproductions manuelles et quasi-artisanales sont exposées ici dans un contexte où est proposée au débat parlementaire français l’interdiction de capter et de diffuser des images des forces de l’ordre « par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support ». Si l’on peut douter qu’une telle loi soit adoptée, on peut en revanche en tirer la certitude que le simple fait de montrer peut encore constituer un geste critique.
La reprise a posteriori de ces images contribue à les extraire du flux médiatique dans lequel elles ont été noyées. Ces reproductions manuelles et quasi-artisanales sont exposées ici dans un contexte où est proposée au débat parlementaire français l’interdiction de capter et de diffuser des images des forces de l’ordre « par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support ». Si l’on peut douter qu’une telle loi soit adoptée, on peut en revanche en tirer la certitude que le simple fait de montrer peut encore constituer un geste critique.
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Une classe ne se tient pas sage toute seule ( 2020 )Ces illustrations brodées reprennent des scènes de répression issues de l’actualité médiatique de l’année 2019. Leurs titres renvoient à la nomenclature adoptée par le mouvement dit des « Gilets Jaunes » : Acte 3 – Paris, Acte 4 – Paris, Acte 68 – Saint-Etienne.
La reprise a posteriori de ces images contribue à les extraire du flux médiatique dans lequel elles ont été noyées. Ces reproductions manuelles et quasi-artisanales sont exposées ici dans un contexte où est proposée au débat parlementaire français l’interdiction de capter et de diffuser des images des forces de l’ordre « par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support ». Si l’on peut douter qu’une telle loi soit adoptée, on peut en revanche en tirer la certitude que le simple fait de montrer peut encore constituer un geste critique.
La reprise a posteriori de ces images contribue à les extraire du flux médiatique dans lequel elles ont été noyées. Ces reproductions manuelles et quasi-artisanales sont exposées ici dans un contexte où est proposée au débat parlementaire français l’interdiction de capter et de diffuser des images des forces de l’ordre « par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support ». Si l’on peut douter qu’une telle loi soit adoptée, on peut en revanche en tirer la certitude que le simple fait de montrer peut encore constituer un geste critique.
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Une classe ne se tient pas sage toute seule ( 2020 )Le Jeu de la Nasse est le fruit de la première collaboration de Grégoire Messeri et Étienne Meignant. Ce jeu de stratégie tient son nom d’un procédé de maintien de l’ordre apparu au milieu des années 80. Une nasse consiste à former un enclos humain constitué de cordons de police afin d’encadrer une foule. Cette technique policière est extrêmement controversée car elle est souvent comparable dans la pratique à une forme de détention arbitraire.
Sous forme de jeu de plateau, ils questionnent le lien entre le maintien de l’ordre et l’urbanisme. La ville y apparaît comme une grille au sein de laquelle se déploient d’une part des stratégies de contrôle et d’autre part des stratégies de fuite.
Sous forme de jeu de plateau, ils questionnent le lien entre le maintien de l’ordre et l’urbanisme. La ville y apparaît comme une grille au sein de laquelle se déploient d’une part des stratégies de contrôle et d’autre part des stratégies de fuite.
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Une classe ne se tient pas sage toute seule ( 2020 )